Rencontre avec SINDE activiste du Street Art - HipHop4ever

Rencontre avec SINDE activiste du Street Art

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Dany : bonjour Xavier (aka Sindé), avant de commencer peux tu simplement nous expliquer la signification de ton blaze ?

SINDE : mon but était de trouver un nom qu’on retienne et comme j’aime beaucoup la bande dessinée : « SINDE » c’est « Dessin » en verlan tout simplement.

D : J’imagine que tu as commencé comme beaucoup par les dessins sur tes cahiers, ensuite les pochoirs, le tag et le graff sauvage (sur murs ou trains), raconte-nous tes débuts :

S : j’ai toujours kiffé le dessin, donc j’ai toujours fais des dessins dans des books, j’adore la bande dessinée, et assez vite j’ai aimé le graffiti et donc voila. On est à peu près en 1996 quand j’ai commencé à m’intéresser au graffiti.


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D : Tu as commencé le graff en 96, comment se sont passés tes débuts dans le graffiti, et par quoi es tu passé :

S : j’ai toujours voulu faire du graffiti, la progression est simple : il faut faire plein de tags, enfin il faut faire du vandale et du terrain.

D : avant ce travail “de rue”, tu as beaucoup travaillé et préparé sur des carnets :


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S : effectivement, j’ai toujours sur moi un carnet qui me permet de saisir une idée, une pensée, un dessin, un personnage ou un lettrage … Et puis on travaillait sur les cahiers, aussi en commun, à plusieurs comme tu peux le faire sur un mur. Le but était encore une fois d’avoir des travaux aboutis dont on soit content. On peut retrouver ce travail sur certains de mes croquis que j’espère tu pourras montrer.

Un autre exemple d’une page d’un cahier/book de Sinde :

Avant de continuer plus loin notre entretien, voici une présentation de certains des travaux de Sinde : (press play)

D : Tu as ensuite évolué au fur et à mesure, comment t’es venu et c’est là ta force et ton originalité l’envie de peindre sur des supports non usuels : comme les planches de skate board et ensuite les meubles (portes, tables, meubles TV, lits ?…) : Comment t’es venue cette idée ?

S : c’était pour voir le dessin qui était sur mur (normalement), le voir sur tous les supports possibles : voir ce même dessin partout en tous les cas presque partout.

D : Après plus précisément, pourquoi sur un skate ?


S : Les skate board c’est parce que je trainais en fait tout le temps dans un skate shop et j’avais un pote qui travaillait là bas, et à force de voir les visuels des planches, j’ai eu envie d’en faire. Je les fais comme des tableaux, c’est pour accrocher au mur.

D : quand as tu commencé à faire des tableaux sur des skates ?

S : c’était il y a trois ans à peu près, et j’ai pu réaliser environ 16 planches à ce jour.

D : Au niveau de tes influences, on voit bien qu’il y a une certaine influence par rapport à la BD, c’est ce qu’on peut voir en fait sur une photo que nous montrerons,

La photo ci dessous permet de voir deux de tes univers :


les personnages : ici les jumeaux, énergiques, assez « naïfs », avec des traits pas forcements fins, avec de gros yeux et de grosses mains : façon manga et comics, on retrouve aussi les images de l’argent, du vol, des policiers, et des gangsters.

le traité des couleurs et des formes „ethniques“ , comme nous avons aussi pu le découvrir chez un artiste dont tu es proche : Freddish. As tu quelque chose à rajouter par rapport à cela

S : Oui, carrément, ceux que tu appelles les jumeaux sont en fait les premières planches que j’ai faites, donc en fait ces deux la sont deux BBoys en « spontanés » : c’est ce que je savais le mieux faire : donc ce sont les deux premières, en « super spontanés ».

D : Moi je les avais appelé les jumeaux, parce que je trouvais ça marrant.

S : je n’ai pas fait exprès, mais cela peut faire penser à des jumeaux.

D : Peux tu nous parler aussi de cette période ou tu faisais du dessin, qu’est ce que tu dessinais principalement ?

S : surtout des persos : des lettrages aussi, mais surtout des petits personnages.

D : Après les persos, tu as aussi un traité de couleurs, je n’arrivais pas à mettre un nom dessus, et comme nous avons tous les deux des connaissances, une vision des travaux de Freddish, et de ses traités, formes « éthniques »

S : en fait à la base c’est des graffs des formes Hip Hop, que je mélange avec des choses que j’aime bien comme l’Egypte, tout ce que je vois : de la bande dessinée, plein d’art et de cultures.

D : Tu insistes beaucoup sur les couleurs, dans certains de ces tableaux tu utilises des dégradés et des couleurs variées et intéressantes, … combien de temps peut te prendre la réalisation d’une planche ?

S : pas trop longtemps, c’est assez difficile à quantifier, on va dire entre 4 jours et une semaine : j’essaye de faire un rendu final sur chacun de mes tableaux, et c’est vrai que j’y passe plusieurs fois.

D : Derrière tout ce qui est planche de skate, il y a aussi une autre chose que tu as essayé de faire qui est vraiment intéressante, et qui fait aussi ta particularité : c’est le fait d’habiller des meubles. Sur quels types de meubles travaille tu, et peux tu nous décrire cela plus en détail ?

C’est des meubles que j’ai récupéré dans les greniers, et c’est des meubles que je ponce, après je peins dessus comme un graff, je fais un fond, après des personnages, et j’aimerai ensuite les vendre au au moins pouvoir les montrer.

D : Tu veux habiller le meuble, le rendre différent, lui donner une seconde vie, pourquoi ce support ?

S : Parce que c’est un beau support : cela peut rentrer chez les gens, ça peut aussi être exposé.

D : Justement Xavier, as tu déja exposé ?

S : un petit peu avec des amis lors d’exposition “d’art urbain”, mais aussi à porte de Versailles.

D : est ce que les gens peuvent acheter tes travaux, et donc te contacter ?

S : ils peuvent voir mon travail sur mon myspace : www.myspace.com/xsinde et peuvent en effet m’y contacter.

D : Quelle est l’oeuvre dont tu es le plus fier jusqu’à présent : l’oeuvre que tu regardes et tu te dis là mon travail est vraiment bien abouti et j’aime vraiment ce que j’ai fait ?

S : oui je vais te dire la série des skates.

D : cette série est extensible, ou tu vas t’arreter et passer sur un autre support ?

S : j’aimerai bien continuer les skates et faire tous les supports possibles.

D : Question subsidiaires : comment trouves tu tes skates, tu es obligé de les acheter, … tu les récupères ?

S : les skates je les ai récupéré dans un skate shop, et c’est quand les jeunes venaient racheter un skate board, ils laissaient de temps en temps leur ancien skate. Et les vendeurs me les filaient.

D : Xav, donner le prix de tes planches n’est pas facile, mais on peut dire aux gens que cela est accessible ?

S : oui tout à fait…

D : quels sont tes projets ou ton actualité ?

S : en ce moment, j’ai des amis, ou plutôt un ami bucheron qui m’a filé des bouts de bois qu’il a découpé. Donc je vais pouvoir travailler sur de gros morceaux de bois, des bouts de troncs : ce sont des bouts de bois qui tiennent tout seul et qui peuvent être des objets de décoration.

D :Ton univers est connexe à celui du hip hop, peux tu nous expliquer ce que tu pense aujourd’hui de cette culture ? Peux tu nous parler de ta vision de la culture hip hop en France aujourd’hui ?

S : Je ne connais que le graff : le graff en tout cas c’est un truc qui va durer, qui est méconnu qui va toujours continuer.

D : toi ton envie, on le rappelle est simplement de faire rentrer le graffiti dans les maisons, les appartements, dans des expositions, et c’est pour cela que tu es arrivé à ça.

Son myspace : www.myspace.com/xsinde

Interview réalisé par Dany pour www.hiphop4ever.fr


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