Rencontre avec KARNA - HipHop4ever

Rencontre avec KARNA

karnaLe 24/11 rime avec la sortie de l’album « Petit Miracle » premier “vrai projet” d’un  Mc parisien de 25 ans nommé KARNA. Cet album, composé de 15 titres, sans interlude, est un album riche, sincère et intime (piste 9), égotrip souvent, technique (piste 4…) contenant un rap imagé comme il l’annonce  (carte graphique) sur le morceau dans « Dans ma ville 2 », avec du story telling (pistes 14 et 6)… bref, un album qui révèle de nombreuses cordes à son arc (nous y reviendrons). Karna et moi nous sommes rencontrés quelques semaines avant la sortie de l’album, lors d’un live à Orléans (Beat Vs Lyrics). Nous nous sommes revus par la suite pour échanger sur “le petit miracle” : un interview sans détours ni langue de bois.

D : Karna d’où vient ce blaze : une recherche m’a donné ceci : Karna (en sanskrit) est l’un des principaux héros de l’épopée indienne du Mahâbharata, il est le fils de Kunti et de Surya le dieu du soleil. Il est l’un des plus proches amis de Duryodhana, l’un des 100 Kauravas. Mais y’a-t-il un rapport ? En somme, qui es tu ? Et quelles sont tes influences (premier morceau de rap ?…)

Karna : Alors pour commencer, mon blaze “Karna” vient d’ anciens collègues avec qui je travaillais, je  ne devrais pas le dire mais bon, vu que je faisais pas mal de magouilles qui me rapportait assez d’argent on a commencé à me dire t’es un vrai escroc, ensuite un vrai arnaqueur donc ça m’a suivi d’où le petit clin d’œil que je leur fais dans “voila du rap” lorsque je dis ” je travaille la nuit dans les palaces, quand le patron n’est pas la j’me barre plein de billet d’euros dans mes poches extra larges..” voila pour le blaze. Je suis un jeune parisien aux origines antillaises du 11eme arrondissement à deux pas de Ménilmontant. En ce qui concerne mes influences : ma principale est le rappeur Hifi, qui est pour moi l’un des meilleurs Mcs  au niveau de l’ écriture, des placements :  par ailleurs, j’écoute beaucoup de rap “à l’ancienne”.

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D : quelle est ta position dans le « dit » rap game ?

K : Ma position dans le rap game est évidemment celle d’un outsider, peu connu en France, plus reconnu sur Paris et ses alentours, je pense en toute modestie qu’il y a une place a prendre donc je travaille pour.

Rentrons dans l’album plus en détail avec un choix de 4/5 morceaux :

D : Commençons par l’intro : « Nitroduction » : qui résume l’ensemble de l’album : tu y expliques très sommairement le petit miracle, tu y expliques aussi pourquoi tu as un jour pris le micro, y distille déjà de l’egotrip et une once de technique : what else ?

K : tu as très bien résumé, j’ai voulu faire court mais concret donc j’annonce dans ce titre qu’il va falloir compter avec moi, que j’avais besoin de rapper pour dire des choses que je n’osais peut être pas dire au quotidien, cet intro c’est un mélange de plusieurs sentiments. C’est de l’egotrip mais paradoxalement il y a un vrais sens dans ce morceau.

Pour illustrer quoi de mieux que le morceau “Nitroduction” : [audio:http://www.opendrive.com/files/5790417_QZQX5/Karna%20-%20Nitroduction.mp3]

D : Je te propose de continuer avec le morceau que beaucoup ont certainement déjà entendu « Voila du rap » qui est forcément très egotrip : tu le commences par « j’ai repêché le cadavre du HipHop dans le canal » : tu y abordes ton « vrai » métier, et annonce « qu’ avec un sample et un violon tu fais le hit de ta life » : avec un rap très imagé, accompagné d’un clip en noir et blanc : un morceau donc très égotrip qui remet les pendules à l’heure, mais quelle heure est il Karna (rires)?

K : C’est bientôt mon heure (rires) enfin je l’espère! Avec ce titre je suis a contre courant de ce qui se fait actuellement (prod dirty, vocoder…) et ce n’est pas de l’arrogance mais je voulais juste montrer quel genre de rap j’aime (le simple) j’aime pas le « bling bling » le « m’as tu vu ». Je reste comme je suis dans la vie :  simple, à l’écoute et respectueux : et c’est ce que j’ai voulu montrer dans un clip sans artifices. J’en ai profité pour montrer que dans le rap “underground” on avait la dalle et qu’on savait rapper.

Le clip de “Voila du rap” :

D : Passons maintenant à une autre de tes flèches : à travers la piste 4 (“Punchliner”): tu annonces en préambule du morceau (à l’auditeur) de regarder la technique : tu souhaites dans ce morceau et le fait aussi dans les autres (naturel chez toi je pense) montrer ton niveau ? Tu privilégies, le fond, la forme… les deux ?

K : C’est vrai que sur cet album j’ai voulu montrer que je savais rapper, que celui qui voulait des rimes j’allais lui en donner. Tout en gardant ma ligne de conduite. Il y a beaucoup de gens qui me sous-estimais il y a peu de temps je voulais juste leur dire : “alors??”.

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D : Pour revenir à un morceau beaucoup plus personnel et tellement différent de ce que peuvent faire les rappeurs d’habitude : rares sont ceux à se dévoiler (Squat a mis plus d’une dizaine d’année par exemple) et toi là tu parles de toi, c’est carrément intime : alors monsieur le miraculé, que fait on ? On parle du petit miracle (piste 9) ou nous laissons les lecteurs le découvrir ?

K : Oui en effet ça me tenais à cœur d’en parler. J’ai eu un cancer du foie très jeune (2 ans). Cette maladie m’a suivi jusqu’à environ 7 ans avant qu’on annonce à mes parents que j’étais définitivement guéri. Cependant j’ai été suivi jusqu’à 18 ans. Je vous rassure aujourd’hui tout va bien comme pourrait en témoigner de mémorables cuites (rires).

D : Bon toucher les gens c’est important (rires), mais revenons à un rap plus « académique » avec le morceau « Dans ma ville 2 » qui est le second morceau clipé de l’album : un rap très imagé ou tu rappes comme une carte graphique : « quand je rappe, je donne des images, on m’appelle carte graphique » tu y parles de Paris, de sentiments mitigés de multitudes de sujets : c’est un peu un mix de tout ce que tu peux vivre au quotidien !

K: Oui, un des producteurs (Dolor) m’a fait écouter cette tuerie, j’ai été de suite inspiré mais bon je pouvais pas faire une lettre d’amour sur une prod aussi lourde j’ai donc décidé de faire le titre “dans ma ville 2” suite logique de “dans ma ville” titre présent sur mon premier album et qui avait beaucoup plu a l’époque. Et puis c’était aussi un moyen pour ceux qui me connaissait pas de rechercher le “dans ma ville 1″ et du coup de voir et d’écouter mon premier album ” soif de réussite”.

Le clip de “Dans ma ville 2” :

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D : Parlons un peu de ton actualité : il y a l’album et le showcase de Samedi 28/11 à la Miroiterie, et sinon je crois aussi l’album III éléments avec Loko…, d’autres scènes ? D’autres actualités ?

K: Alors mon actualité à part évidemment l’album, est entre parenthèses car j’ai eu des soucis familiaux importants qui font que le rap passe en second. Je reprendrais mes activités le 15 Décembre a mon retour de l’étranger.

D : Le mot de la fin ?

K: Je voudrais remercier ceux qui me soutiennent, qui me suivent ça fait énormément du bien de voir que mon travail plait a pas mal de monde, merci à ceux qui iront acheter l’album et qui prendront le temps de l’écouter. Merci à toi Dany.

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Plus d’informations :

Un big up à Frenchkick (H et T) qui poussent le “petit miracle”!

Dany pour www.hiphop4ever.fr

Petit bonus : ça chambre …


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3 comments to “Rencontre avec KARNA”
  1. Sisi !
    Salut Dany on s’est vu au concert de Youssoupha 😉
    tu m’en avais parlé de lui il est très bon !
    allez a très bientot 😉

  2. jdécouvr… et j avou etr toucher par ces textes… et par ce phrazé particulier.. t’avai raison dany… bonn découverte….

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