A l’occasion de la sortie de Classe premier extrait du prochain album de C.SEN nous avons pu poser quelques questions au MCs. Issu du 18 celui-ci aime traîner ses baskets et ses bombes (de peinture) de Paname à Rio … Rencontre avec un artiste Hip Hop, à l’aise avec un Mic et des couleurs.
Pourquoi ce titre : classe ?
Le titre classe vient de ce back que je fais avant le refrain qui se transforme ensuite en «passe» puis «trace» selon les phases qui l’entourent. «Classe» parce que ma direction sur cet album est de chercher à s’approcher du beau alors que je ne relate en grande partie que des choses dures, sales, laides ou au mieux bancales et inconfortables. Pour cela j’ai eu besoin des mots, de la musique et de l’image.
Le choix du chrome et du noir vient du fait que pour moi et dans l’inconscient collectif un graffiti est d’abord rempli en chrome et ses contours sont noirs. C’est ce que vous verrez dans les rues ou le long des voies en grande partie. Cela vient d’un aspect pratique, le chrome couvre toutes les surfaces et le noir est la teinte qui le repasse le mieux et pour moi c’est devenu le véritable code couleur de la peinture urbaine ici et dans le monde entier. Pure culture graffiti. De plus je trouve ça classe.
Pourquoi ces boucles / rotations ?
J’y vois un parallèle avec Ton “classique” disque rayé – est ce voulu ?
Pour la musique, produite par Keno, c’est une balade entêtante, qui tourne en boucle puis se casse à la fin, celà souligne le fait qu’on puisse se laisser bercer par une routine même dure tant l’habitude la rend supportable et la banalise, cette petite fin avec ce retournement de boucle (réalisé par Dax) vient nous rappeler que l’on peut casser ce cercle et même s’en évader.
Comment t’es venu cette idée de clip différent et original ?
Le clip fait parti d’un concept plus large que vous découvrirez au fur et à mesure. Il me vient de Paul et Martin qui gèrent avec brio mon image sur ce projet. Ce sont des amis qui me connaissent très bien, qui savent tout ce qui me tient à cœur et qui portent mes ambitions esthétiques beaucoup plus loin que ce que j’aurais pu moi même imaginer.
Parle nous de ton album en préparation : quelle sera sa couleur : pas que grise ?
Mon album à venir s’appelle Vertiges ce sont des risques parfois douloureux mais que j’ai choisi de prendre et d’affronter comme d’aborder certains sujets. Car pour que mes textes parlent j’y dévoile ce que dans la vie je garderais pour moi. Et parfois c’est comme se confronter au vide pour réaliser quelque chose qu’on trouve beau. C’est comme ça que j’ai choppé le vertige d’ailleurs (vous trouverez anecdote et photo sur ma page Facebook).
Pour finir c’est vraiment comment changer le sale, le banal, le médiocre ou plus grave l’ordinaire en quelque chose que je trouve beau et intéressant. C’est une démarche artistique en générale et Hip-Hop en particulier : un Beatbox, 2 vinyles une mixette quand on a pas d’orchestre, un carton quand on a pas de salle de danse, voler 2 bombes de peintures quand on a pas de carton à dessin, etc…
Quels seront les thèmes ou la ligne directrice ?
Pour les thèmes ce sont toujours les mêmes : mes errances, le sens de l’humanité, la ville, la nature, le voyage, les femmes, la femme, la nuit, le réveil, l’humour, les amis, le temps qui passe, la mort mais aussi mon fils.
Nous nous étions croisés en présence de JP (Manova) il y a de cela quelques mois : avez vous posé ensemble sur ton projet ?
As-tu quelques invités ?
Je ne peux pas tout te dire maintenant mais entre Jp et moi on va dire qu’il s’opère une confrontation positive.
Que signifie pour toi HipHop4ever?
Hiphop for ever c’est une phrase que j ai beaucoup taguée. C’est un état d’esprit qui pour moi cherche à changer ce qui nous entoure en quelque-chose de plus estimable à nos yeux avec les moyens que l’on se crée. Keep It Real !
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