Le 13/03/15, Canal 93 accueillait une des très belles soirée du Festival Terre(s) Hip Hop avec comme à chaque fois un mélange de styles, de genres avec un line up de folie. Etaient en effet présent à Bobigny ce soir là : Georgio, L’Hexaler, S.Pri Noir, D-BangerZ et le duo Liqid & Tcheep.
Mekolo était présente et outre bouger la tête, suivre et écouter le show, elle propose de revenir en détail sur cette soirée au travers de ce live report.
Arrivée un peu avant 20h, je suis mise de suite dans le bain. En effet Liqid & Tcheep sont déjà sur scène et se donnent sans restriction. Leur monde c’est un subtil mélange entre Hip-Hop /Electro et 2nd degré sur lequel s’appuie la fluidité et la force du flow de Liqid qui porte très bien le t-shirt à l’effigie de Bender personnage de Futurama mais pas seulement c’est aussi les instrus de Tcheep qui plantent le décor.
Les deux savent mettre le public dans leur poche grâce à l’alchimie entre eux et surtout grâce au fait qu’ils ont une palette musicale très large, où on peut passer d’un beat aux sonorités arabisantes, a un son west coast, ou encore à de la trap subtile, ce qui est une des promos les plus parfaites pour leur album Imbéciles Heureux. Ils racontent Nos putains de vie avec un rap raffiné comme une tartelette au citron mais pas seulement c’est aussi un rap sportif étant donné que Liqid termine le set avec une série de pompes.
Nous reprenons dans une tout autre ambiance avec un autre genre d’artiste. C’est un soldat parisien qui investi la scène dans une ambiance plus sombre que précédemment, c’est le bien nommé S-Pri Noir.
Lui aussi a misé sur la diversité des instrus (ce soir les rappeurs en donnent pour tout les gouts), il rappe aussi bien sur des instrus l’électro ou sur de la trap, il se paye même le luxe de rapper sur le fameux et non moins célèbre Big Pimpin’ de Jay-Z feat UGK ou reprend le beat du Oh yeah de Foxy Brown. S-Pri Noir c’est aussi du rap engagé où j’ai parfois eu l’impression que le thème de l’argent était prédominant. Cependant S-Pri Noir c’est un rap réaliste qui est ancré dans des sonorités modernes qui puisent dans différents styles musicaux.
Puis arrive sur scène L’Hexaler avec l’Esprit Seraing (ville dont il est originaire) accompagné de son backer Fakir. Sur des instrus aux accents de mélancolies signées Mani Deiz pour la plupart L’Hexaler distille son rap qui fait état de réalités pas toujours roses. Néanmoins pour reprendre ses mots le rap de L’Hexaler c’est « le stylo dans la main, le mic au fond du larynx, le Hip-Hop dans la cœur ».
Il en profite pour nous annoncer son prochain projet A l’heure qu’il est. Histoire de partir sur une bonne note pour rendre ce set inoubliable c’est l’heure qu’il nous raconte ses Nuits Blanches avec Paco et sa voix douce et rocailleuse. Là, on croyait que c’était fini mais c’était mal connaitre la passion de L’Hexaler pour la scène et le public une der de ders qui est cette fois-ci a capella. Il est vrai qu’après cette prestation il peut repartir serein.
Juste le temps de reprendre ma respiration et c’est reparti pour un tour et cette fois c’est en compagnie de D-BangerZ, un groupe énergique de 4 MCs. Ils arrivent avec un son différent qui me rappelle parfois Mr Oizo et surtout son célèbre Flat Beat.
J’ai parfois eu l’impression de me retrouver dans une soirée berlinoise, il est vrai que c’est un son plus adapté aux clubs. Cependant il est toujours bien de donner un son différent au rap, ces 4 MCs prouvent bien que le rap peut s’adapter à tout et là où la performance est grande c’est surtout qu’ils savent adapter leur flow à ces instrus hyper rapides. C’est un rap fait pour faire sauter le public et ils ont réussi.
Cette soirée était placée sous le signe de la fusion, de l’ouverture, les différents artistes hormis L’Hexaler qui reste dans un style plus classique (ce qui fait du bien aussi), prouvent que le rap est ouvert et qu’il s’adapte à tous les styles musicaux. Mais ce que j’aurai noté c’est que rap et électro font bon ménage n’en déplaise à certains c’est une réalité. Les artistes ont prouvé que le rap c’est l’ouverture, une ouverture qui se situe toujours entre humour et réalisme.
Live Report par Mekolo Biligui – pour HipHop4ever.fr et HipHopSquat