J’ai RDV avec Daz Ini et Anna son attachée de presse. Daz Ini est de passage à Paris pour se promotionner. Son album est dans les bacs depuis fin janvier 2008. Il a été en show case Mercredi 23/04/2008 dernier à La Fnac de Chatelet Les Halles à 16h30. On s’installe et c’est parti : Daz Ini, mais qui est ce monsieur ?
Daz Ini – Ton Blaze ?
J’ai deux prénoms : Damien et Dalil, et Daz, c’est de A à Z, et INI pour Inimitable, ca c’est la “lecture francaise”, sinon y’ a l’autre lecture “anglophone” : DAZ INI : INI dans le Reggae : le lien avec Dieu, la création, en rapport avec le mouvement Rasta et l’élévation et le coté mystique, pour moi justement, c’est le coté mystique de la musique.
Tes débuts : Force pure : les débuts se sont faits avec Force Pure : j’ai rencontré Diamond J en 1992-93 donc on a créé le groupe suite à cette rencontre.
Diamond faisait les instrus, et après Da-Pro vers 1995-96 nous a rattrapé, nous a rejoint et c’est à justement, qu’on a eu la forme définitive de Force Pure à 3 : et auquel s’ajoutait Dj Gero, qui était le Dj du groupe et qui scratchait sur nos morceaux et qui était avec nous sur nos concerts, avec Force pure on a sorti en 99 un 1ier maxi : maxi 4 titres ‘”de l’obscurité jaillira la lumière” qui nous a permis d’avoir des chroniques, d’avoir une page dans RER à l’époque et dans différents magazines. C’est la 1iere pierre officielle, après, comme cette période c’était les “années Mix-tapes”, on a posé vachement en parallèle sur des mix tapes, et des compiles underground, donc pendant un moment tout ce qui a suivi était vraiment underground, ça c’était dans les années 2000. On a ensuite sorti 2 street CD de facon underground (500 exemplaires) : avec Force Pure volume 1 et ensuite volume 2 et ça c’était nos mixtapes à nous qui retraçaient tous les morceaux qu’on avait pu faire.
En 2003 j’ai fais le projet “Lost Sound” : avec des morceaux inédits avec des morceaux de Face B, avec un coté Street Cd. Ca pour moi c’était la 1ière démarche solo importante : même si le projet est sorti sous le nom de Force Pure. Il y a eu les premiers retours : c’était un projet plus lourd, plus conséquent, on a donc eu pas mal de bonnes chroniques à ce moment là, et donc à partir de là en fait, (2003) après 10 ans, il y avait la volonté de faire autre chose, aussi en fonction de nos provenances : moi je suis du 94, Diamond du 93, et DA PRO DU 91. Il y a un moment où tu es amené à bosser avec des gens qui sont plus proches de toi, ou tu as des projets plus perso. A cette période (2003) je suis parti en Suisse(pour des raisons personnelles) forcément cela a un peu freiné la dynamique de groupe : de là en fait petit à petit : il était temps pour chacun de commencer à aborder des projets plus personnels. Moi cela s’est concrétisé en 2005 par un maxi avec mon pote Mike.
Mike qui est un ami d’enfance et avec qui j’ai toujours gravité, et lui avait déja sorti un 1ier maxi solo en 2003 : ce maxi commun lui permettait à lui de confirmer son maxi et moi me permettait de pour la première fois de venir en tant que Daz Ini et pas en tant que Force Pure: ddonc c’était un maxi où on avait une face chacun, une face Mike, avec sa photo, une face Daz Ini, et donc 4 titres sur lequel on faisait chacun un solo et un morceau avec un invité, donc moi sur ma face j’avais invité Mike, et Cluzo (un porche de nous) et sur l’autre face Mike m’a invité avec Fisto de de 5ième Colonne). Ce maxi ca a été la première pierre Daz Ini vraiment en solo. Aprèse cela s’est confirmé en 2005 – 2006 avec le Maxi de Coster sur lequel on retrouvait du monde Asko de Benzenne, Moi Mike : un des apparitions en solo. Ensuite j’ai aussi posé en 2006 sur l’album de Jr EEky (sur son album solo qui s’appelle “Soul Thérapie”), récemment sur l’album de Moar(fin 2007). Voila donc pour rappeler ma discographie parallèle à Force pure :.. Il y a eu des avaneture individuelles plus scéniques de 2002 à 2005 : j’accompagnais le groupe Kalash sur scène, j’ai fait toute la tournée avec eux : c’est une expérience scénique à part. J’avais un rôle d’ambianceur, backeur ambianceur : on était que 3 sur scène (Le Dj Jack Mess, Coup-K(le lead), et Moi au micro) : donc je faisais de l’impro et j’ambiancais : j’apportait une autre énergie, je complétait autrement.
Durant cette période tu as rencontré beaucoup de monde raconte nous cela. C’est en effet une période ou Kalash défendait leur album éponyme “Kalash”, et forcément avec toute la promo et l’envie de tourner que la sortie d’un album supposait, on a été amené à tourner aux 4 coins de la France, donc autant en province, Paris, dans tout style de plan : des trucs organisés par des militants, ou de causes que des gens défendaient, pour la double peine, les gens en prison, … Kalash a un coté engagé et politique, on c’est retrouvé dans pas mal de contextes comme cela, comme des contextes purement Hip Hop, purement lié à la musique, donc on a été amené à croiser pleins de gens : on peut citer La Rumeur, OFX, Explicit Samourai, TriptiK, Less du 9, Rocca, Khondo, Danny Dan : tout ca dans la tournée de Kalash. Après on a fait aussi deux grosses premières parties : Gangstarr en Suisse (2 fois une à Genève, une à Zurich) c’était mortel, et fat, et on a fait aussi Slum Village.
Daz Ini – Ton Univers – La Daz Ini Sphère ? What’s this ?
La Daz Ini sphère comme tu l’as dis c’est mon univers, justement, vu que cet album c’est vraiment le reflet de ma personnalité, de ma sensibilité artistique, pour moi la métaphore c’était que finalement je voulais inviter les gens dans mon monde, mon univers. Diam’s elle prend la métaphore dans ma bulle, et moi c’est un peu ça . Finalement en tant qu’artiste tu apportes toi ta vision et ce qui t’anime, et pour que les gens rentrent dedans, surtout quand c’est assez intimiste ou qu’il y a une ambiance qui se pose,c’est vraiment une invitation, les gens sont dans ta tête, dans ton coeur. La Daz-Ini Sphère c’est vraiment tout ca. Schématiquement c’est une petite planête qui est cachée dans l’univers et qui symbolise ma sensibilité, cet album le magicien on va dire que c ‘est une première facette de la Daz-Ini Sphère parce que moi je suis assez eclectique, donc je sais que dans la musique que je veux faire je veux me renouveler, finalement mon but ce n’est pas de faire deux fois le même album, et mon eclectisme m’amène à vouloir faire des trucs complètement différents : donc je sais déja que cet album le magicien, à la base, pour moi c’était : un postulat au départ : un hommage au Hip-Hop : donc c’est clair que la ligne directrice de cet album est le Hip Hop et pour moi ce qu’il m’a donné, ce que j’ai envie de lui rendre, ce que j’aime chez lui, donc après c’est sur que par rapport à des envies qui sont différentes qui peuvent être par rapport à ma culture musical, soul, reggae, funk, electro, rock, c’est sur que tous ces morceaux là, une fois concrétisés seront aussi des autres morceaux de la Daz Ini sphère, donc la Daz Ini sphère c’est plus large que ce coté Hip Hop, cela peut être très large, par rapport à ma sensibilité et ce que je peux être amené à faire dans les 10 ans. La Daz Ini Sphère c’est un lieu où la musique est de qualité, j’aime la musique et je la respecte et je mets tout mon coeur et toute mon âme dans cette musique, et je pense que la Daz Ini sphère c’est ça : tout le reflet du miroir de ma personnalité et de l’artiste que je suis.
On sait que tu aimes la musique, cela me permets d’enchainer sur le choix de tes prods : on sent chez toi un réel amour de la musique et des instruments : tes influences sont très marquées Jazz et soul : au hasard, le morceau “si la musique te parle” nous en donne un bon aperçu avec un refrain train sympa chanté par une demoiselle(Blue Eyes) : “music… I love it” et tu rajoutes ceci : “si tu comprend la musique, ce qu’elle te dit, tu comprendras nos vies, tu comprendras ce que je dis, tu comprendras qui je suis, tu comprendras Daz-INI”
C’est exactement ça : concrètement, j’aime la musique, elle fait partie de ma vie à 400%, donc souvent les artistes, je ne dis pas tous, mais on considère que notre musique parle pour nous, je pourrai faire autant d’interviews, autant de débats que je veux, finalement une personne qui ferme les yeux, et qui rentre dans le son, comprend finalement tout ce que je vais essayer de transmettre, tout ce que je vais essayer de dire : donc si quand la musique te parle tu comprends ce qu’elle te dis, c’est pour dire que justement moi le lien avec la musique est intense, c’est vraiment ma vie : je regarde un film, je suis focalisé sur la musique. Je mets tout ce qui m’anime et tout ce qui m’inspire dans cette musique, et si cette musique te parle, te touche, t’apporte des émotions, quelque part c’est que déja une partie de ma personnalité, ou de moi te touche. Le choix des prods, est marqué par des influences soul, jazz, ou le coté classique hip hop car cet album est un hommage au Hip Hop, c’est les ambiances qui me parlent, me touchent et que j’avais envie de faire. C’est sur que cette couleur n’est pas une couleur que l’on retouve souvent dans les albums francais, c’est en tout cas la couleur qui moi me parle et qui va dans le sens des artistes que moi j’écoute, que ce soient Common Talib Kwali, the Roots, tous les artistes de la Native Thong, tous les artistes qui s’inscrivent dans une même démarche avec une valorisation d’un patrimoine musical : que ce soit celui de la Black Musique, ou de la musique en général, mais justement mettre en avant l’âme de cette musique, son histoire sa richesse et ce qui l’anime.
J’ai été surpris du passage de l’instru du morceau “Attend” : d’un coup on passe à un sample éléctro, cela surprend : est ce voulu ? C’est voulu : à la base déja ce morceau je l’avais, donc c’était un bon morceau que j’avais et je ne savais pas forcément ni où le “caser” ni quand, c’est un coup de coeur musical. C’est de la famille de l’électro, mais pour être pointu, ça se rattache au Broken Beat, et le Broken Beat c’est une musique anglaise mais qui a la même base soul, funk, et c’est pas le coté électro froid : c’est un coté électro soulfull, qui à une âme. Quand tu écoute des prods de Broken, c’est des gars qui produisent aussi du Hip Hop, de la House, là en tout cas ce beat-maker a exactement le même background musical que moi pour moi mettre cette prod, c’était apporter une facette différente : et d’ouvrir une porte pour dire voila : sur un album de 18 titres, peut être que Daz vous donne 17 titres dans un style, et une prod qui permet de voir soit le futur, soit quelque chose de différent : pour moi c’était montrer le “next level” et la direction dans laquelle je pourrai être amené à aller.
Avant qu’on ne rentre dans le détail de ton album, parlons de ta plume : comment te viennent les thèmes de tes morceaux. Quel est de manière générale ton message ? En fait il y a plusieurs phases : il y a une première phase qui est la vie de tous les jours et je note toutes les idées qui me passent par la tête, donc ça peut être des idées de thèmes, ça peut être des idées de rimes ça peut être des phrases qui m’interpellent dans des bouquins, j’aime bien la tournure, l’idée développée, ca peut être des phrases de films, finalement je me rends compte qu’il y a tout un travail de collecte d’informations, de lignes directrices qui peuvent m’amener demain à déboucher sur un texte. Après j’écris principalement sur la musique : ça veut dire que le choix premier est lié aux prods donc tu vois je suis allé voir les différents beat-makers, je marchais par coup de coeur, je sélectionnais une prod, deux, trois, quatre, quand je rentrais chez moi j’avais une deuxième, une troisième écoute : jusqu’à temps de sélectionner celle qui me plaisent. Donc après j’écris par rapport aux instrus, à l’ambiance qui se dégage. Dans l’écriture : pour moi je me focalise sur le titre : je n’arrive pas à écrire si je n’ai pas le titre. J’ai besoin que tout soit clair dans ma tête par rapport à l’idée que je veux développer : par exemple si l’ambiance est triste et que voila ça me suggère telle émotion, il me faut un thème sinon j’arrive pas à partir : pour cibler : mes titres j’aime bien que cela soit des clins d’oeuils : “si quand la musique te parle” : en soi il y a un truc, exemple “libère le funk qui est en toi” : je marche par clin d’oeuil et après je développe l’idée : donc c’est sur en tout cas c’est dans ce sens là que j’écris.
Pour vous faire rentrer dans son univers et faire une pause dans l’interview, voici le clip de Daz Ini : le Magicien
“On a tous besoin de magie ”
Parle nous de Speak : c’est quelqu’un que tu connais ? : La personne que je connais ne s’appelle pas speak, mais je parle des toxicos que tu peux avoir dans certains quartiers : en fait la trame de ce texte c’est la Blaxploitation: pour moi speak c’est un personnage de Blaxploitation, qui peut être sorti de SuppaFly, ou de Shaft, ou d’un bouquin d’Iceberg Slim (NDR : le livre le plus connus de cet auteur étant PIMP) : j’ai écris ce morceau dans ce contexte là et avec la volonté de créer un personnage de Blaxploitation : souvent quand on parle de la rue, même si c’est coté négatif, le gangster va toujours se montrer avec ses forces, jamais avec ses faiblesses, moi l’intêret c’était de au delà de faire vivre un personnage (j’adore faire vivre des histoires), c’était aussi mettre en avant une réalité qui justement est pas : sans vouloir faire un cliché, mais mettre en avant un certaine réalité d’un toxico : mon but c’était pas de dire je parle des Pimp, des gangsters, je parle de celui qui dans le quartier a peut-être le plus mauvais rôle, mais qui finalement dans le paysage, fait parti du paysage au même titre que les flics, que la grand mère qui fait ses courses, que les dealers… ce morceau c’est ça : après le défi était de raconter un histoire, de camper un personnage et de réussir avec un style assez cinématographique et descriptif : faire en sorte que les gens rentrent dans l’univers, et qu’ils puissent imaginer speak, à quoi il ressemble …
Et le morceau “dans ce monde” : tu parles de la société et lache une très belle punch-line “le savoir est une arme laissez moi tuez l’ignorance quitte à prendre du ferme … que la connaissance soit ma prison” : tu parles du fait qu’il faut de tout dans ce monde, tu parles aussi de l’information et de la désinformation as tu , du réveil des consciences, as tu quelque chose à dire de plus … Le morceau : le point de départ , sans faire un constat du monde dans lequel on vit, c’était juste mettre en avant certaines caractéristiques du monde dans lequel on vit : et qui moi, pour moi ne sont pas du tout en accord avec l’être humain que je veux être ou que j’essaye d’être et donc c’était ça : c’est dire dans ce monde, des choses se passent comme ça , mais j’ai quand même le choix moi de prendre le contre-pieds, et je prend le contre pieds, donc comme tu dis, le savoir est un arme est une phase assez classique et moi je la reprend et je la pousse un peu plus loin : parce que c’est exactement ça quand je dis “laissez moi tuer l’ignorance quitte à prendre du ferme” : c’est que finalement, que ce soit d’un point de vue social, ou de l’éducation, on voit bien que la connaissance, le savoir ouvre des portes et finalement permet à tout être humain d’être moins aliéné à la société : de s’ouvrir, de faire preuve de tolérance… plus on est fermé, et plus on tend vers l’extrémisme et le racisme et ainsi de suite : moi c’est sur que par rapport à la jeunesse, que ce soit à la jeunesse française, plus je vois une jeunesse éclairée, avisée et plus je me dis elle a les armes pour se positionner dans ce monde et malheureusement, on est dans une société qui justement ne tend pas à valoriser cela : la télé le niveau est assez limité : on est dans une société ou la jeunesse lit de moins en moins de bouquins, on a accès à l’information qui se fait par la vidéo, dans un contexte où l’on est assez passif, et donc c’est un peu ca l’idée : quand je dis le savoir est une arme : concrêtement si tu ne lis pas des bouquins d’histoire, que tu ne t’instruis pas par toi même, tu te limites à ce que t’offre l’éducation nationale, et donc c’est limité : sinon à ce que te donne ton entourage et donc en fonction de ton milieu social, c’est plus ou moins limité.
Il y a aussi “laisser moi tuer l’ignorance quitte à prendre du ferme” c’est pousser l’image jusqu’au bout parce que je sais qu’en tout cas, même quelqu’un qui écoute du rap français, et qui est dans une métaphore très street, au moins il comprend l’image. j’ai l’impression de vivre dans un monde qui en tout cas “part en couille”, qui tourne pas très rond, donc après c’était aussi une façon de me positionner: pour ce qui concerne la désinformation, la télé : à un moment dans le morceau je dis “parler d’amour ça fait pitié”, c’est sur qu’on est dans un monde ou finalement, plus tu caches tes émotions, plus tu joues le dur, plus tu caches ta sensibilité, on est dans un monde d’apparence, ne serait-ce que ça : déja affirmer sa propre identité/personnalité, c’est déja faire preuve de courage, de se positionner, il y a pleins de gens qui ne le font pas. Il y a des gens qui sont dans le rap, qui font un certain style de rap car ils n’osent pas être eux-mêmes. En se disant ça va plaire, ca va assurer, je vais avoir la punch-line qui va faire que tout le monde va dire “whaaaaa”, même si elle est stupide, c’est exactement ça : moi en tout cas dans ce monde je prétend être un homme avisé, averti, en tout cas j’essaye de faire ce qu’il faut pour l’être : donc tant que possible, que ce soit regarder des reportages, lire des livres, voir des débats, ce genre de choses, et se positionner dans ce monde : moi j’ai tourné avec Kalash, ou quand je vois des artistes comme Keny Arkana, La Rumeur, moi j’ai en toile de fond beaucoup de sujets qui moi me révoltent, j’ai une réflexion qui tend à me dissocier de la pensée unique et de tout ce qu’on essaye de nous faire croire, de tout ce qu’on essaye de nous faire gober, mais je prétends pas être un militant : moi je prétend faire de la musique, et la musique peut des fois être militante, drole joyeuse, ainsi de suite, moi mon militantisme finalement est peut-être dans la sincérité que je mets dans la musique est qui est déja un gros militantisme, vu que la musique est devenu un business, finalement si tu veux plaire aux gens tu eux être amené à faire la musique qui les gens veulent et pas faire ta musique. Moi déja je parts du principe que faire ma musique apporter la sensibilité c’est déja en soi une forme de militantisme, revendiquer l’héritage musical, culturel dont je suis porteur et dont je suis l’héritier c’est aussi en soi du militantistme : c’est pas forcément la mode. Ce morceau “puisque dans ce monde” est aussi un cri du coeur, mais aussi une facon de se positionner par rapport au monde dans lequel on est et puis d’essayer aussi de donner des pistes de réflexion aux gens pour que à leur tour aussi ils se posent la question et se disent où est ce que je me situe par rapport à ça.
Le morceau “si tu me quittes je te tue” : un peu de story telling, ne gâchons pas la surprise, mais est-ce une histoire vrai ? Pour ma part ce n’est pas une histoire vrai. Il se trouve que le Beat Maker JR EEKY, lui avait vécu cela : . Donc on va dire que pour la partie crédibilité, j’ai me suis basé sur lui, j’ai écris par rapport à lui: et après pour le coté story telling c’était le défi de raconter une histoire : après l’idée de base elle vient quand même de moi : c’est un trip que j’ai eu avec ma femme. Nous c’était plutôt second degré. De là on a tripé en se disant que cela pourrait être chant-mé de faire une histoire avec justement une fille qui est psychopathe, et qui taffe son keum … et puis voila et un jour je cherchais un son, et comme j’avais l’idée, il me fallait un son et Jr avait un son un peu funky, je lui ai soumis l’idée, et lui ça lui a parlé, j’ai senti le vécu et tout de suite il m’as dit mais c’est trop ça donc après on est parti là dessus. Les retours m’ont fait me rendre compte que beaucoup ont déja vécu ce genre d’histoire : ces rapports conflictuels : beaucoup se reconnaissaient pas mal.
On va enchainer sur l’avant dernier morceau de ton album : morceau très intéressant : “ma poésie s’écrit avec du sang” : tu y parles de beaucoup de choses, de thèmes importants : avec beaucoup d’images, un peu comme dans le morceau “Dans ce monde” : que peux tu nous dire de ce morceau? En fait ce morceau déja, c’est on va dire pour moi le morceau anti-conformiste, il dure (ce n’est pas le seul) 5 minutes 40, ce qui est assez long (il ne dure pas 3 min), de plus , dans sa forme c’est un long couplet, ce qui sous entend beaucoup de débit, donc j’ai pas cherché à faire 3 couplets, il n’y a pas de refrain. J’avais deux références, j’adore ce genre de morceau : la référence première c’est Rocé parce que Rocé a souvent fait des morceaux comme ca, d’un jet et j’aime vachement ce coté la, ou tu déballe, mais au dela de cela c’est un artiste dont je me sens assez proche, (c’est aussi le cas sur le morceau Requiem issu de mon maxi avant cet album), c’est Rocé qui m’a donné gout à ce genre d’exercice : après la deuxième référence c’est IAM avec “Demain c’est loin”. Je le dis d’ailleurs à un moment dans la chanson : c’est un petit clin d’oeuil. Par rapport à ca, moi je part du titre, c’est sur que là le titre parle de lui même. Je sais que j’ai un style très poétique, et je savais dès le départ que je voulais faire un morceau engagé ou en tout cas conscient avec un “vrai” regard sur le monde, puisque moi justement je voulais faire un album complet avec différentes facettes : il y a un coté story telling, il y a un coté egotrip à ma façon avec le magicien et tonton Daz, il y a d’autres cotés où l’on voit d’autres influences (comme libère le Funk qui est en toi), de choses plus groovy, un morceau aussi plus reggae, je voulais faire un morceau avec un texte fort (il y ‘en a d’autres d’ailleurs), mais celui là a cette identité : je savais que ce morceau n’allait pas parler à tout le monde, que déja dans sa forme artistique (long avec beaucoup de débit), c’est un des morceaux dont le suis le plus fier. Après 10-15 ans dans la musique, c’est difficile de faire quelque chose et à la fin être soi même surpris du résultat, et là, j’étais content du résultat, sachant que quand on l’a entammé on ne savait pas où on voulait aller : donc a laisser pleinement le morceau prendre forme. Même avec l’instru : il y a au début que la batterie, les éléments viennent petit à petit : on a adapté la musique au texte, c’est la seule fois ou on a fait cela : pour qu’on comprenne que ce morceau est un voyage : le texte est mis en avant. Après, moi j’en suis fier car vraiment c’est un des plus beau texte que j’ai écris de ma vie, en toute sincérité : je me suis dis finalement j’écris bien, je me surprend moi même : il est super dense, il faut l’écouter : je suis précis dans ce que je dis, je pense mettre le doigt sur pas mal de vérité et de mensonges de ce monde. Je pense que c’est un regard lucide, conscient et assez juste sur la société.
Pour aider nos lecteurs, quel est ton morceau préféré de ton album? C’est très dur, j’en prendrais plutot 2-3 : je pense dans le style story telling “Si tu me quittes je te tue”, il y a forcément le freestyle “Lyrisciste Vendetta” (freestyle à l’ancienne avec pas mal de bon Mcs, dans l’entourage et amis)) et le morceau “Attend” qui est différent avec une forme particulière. Mais il y en a beaucoup…c’est assez dur, et puis il y a ceux dont on a déja parlé : tous mes morceaux ont une histoire particulière et un sens pour moi donc c’est dur de les comparer.
Cela me permet d’introduire des questions qui ne sont plus directement lié à toi, mais plus générale : quel est ton album préféré dans le rap francais ?
Passons maintenant à ta vision du rap français, qu’en penses tu, y a t-il des artistes que tu écoutes plus que d’autres ? Sa vision dans le lecteur qui suit (press play)
Quels sont tes projets?
Une petite dédicace Vidéo ? :
La Bio de Daz-Ini (issue de son myspace) : LE TONTON DAZ pris le train en marche (sans ticket bien sur) en 1991, date a laquelle il se mit a ecrire. Membre du groupe FORCE PURE qu’il creea en 1993/94 en rencontrant DIAMOND DJIIL, (avant que DA’PRO ne les rejoigne 2/3 ans apres), il a tout au long de cette decennie decline, peaufine une touche et un style qui lui sont propres( empreint de sincerite, de naturel, d’optimisme) melange de ses influences musicales: du jazz au reggae en passant par la soul, le funk, le blues……Il a coeur de lier le rap aux “roots”, car sa musique se veut HERITIERE D’UN PATRIMOINE et a la pretention de s’inscrire DANS L’HISTOIRE DE LA BLACK MUSIC !!!!!!!!!!!!!
Il sortit avec son groupe en 1999 un premier maxi 4 titres :”DE L’OBSCURITE JAILLIRA LA LUMIERE”, suivi de deux street cd FORCE PURE en 2000 et 2001….. Le premier essai solo, en partenariat avec DIAMOND a la prod, sorti en 2003: “LOST SOUND”, a mi chemin entre la street tape et l’album, ce projet confirma tant aupres de l’underground que des magazines le potentiel et le talent du MC. On pouvait y retrouver tous ceux qui gravitent dans l’entourage: MIKE, DA’PRO DJ GERO,ASCO ( BUNZEN), “les fines lames de banlieue sud” j’ai nomme les CHEVALIERS DE BRONZE, PLEDGE, RT, G-MONI……ce qui laissait presager de belles choses a l’avenir!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
2005 fut le tournant decisif!!! vu que DAZ-INI decida de mettre l’accent sur ses projets persos…..le 1er opus de ce travail, un maxi vinyle 4 titres, en collaboration avec MIKE arrivera en NOV 2005!! GUETTEZ LA SORTIE !!! On y retrouvera des feats avec FISTO, CLOUZO, et bien sur DJ GERO sur des prods de JR Eakee et GYL de Taste Press, ainsi ke de THE SOUL CHILDREN et ASTRONOTE………………………….. Depuis plus d’un an, notre MC bosse avec plusieurs beatmakers: Taste Press(BIG UP LES GARS), PHONK SYCKE, Mr TEEBOW ( FRATELLO BEATZ), ONRA, sur un album (ou plusieurs selon les rumeurs!!!!)qui devrait voir le jour en 2006, si tout se passe bien!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
DAZ tourne egalement avec KALASH (one love les freres) sur scene, ce qui lui a permis de faire plus de 50 dates en FRANCE et en SUISSE, au cote d’artistes aussi prestigieux que :DANY DAN, LA RUMEUR, TRIPTIK, ROCCA, DEE NASTY, KOHNDO, LESS DU NEUF, OFX, EXPLICIT SAMOURAI………avec en guise de cerise sur le gateau les 1eres parties de GANGSTARR, SLUM VILLAGE…. IL EST L’HEURE POUR CETTE ETOILE DANS L’OMBRE DE BRILLER ET D’ILLUMINER DE SON ENERGIE, SON SOURIRE ET SON TALENT LA PLANETE
Le myspace de l’artiste : http://www.myspace.com/dazini
1 Intro
2 Tonton Daz
3 Ma force pure feat. Da’Pro, DJ Gero
4 Speak
5 Puisque dans ce monde
6 Si quand la musique te parle feat. Bluuwise
7 Le magicien feat. Castkills
8 Si tu me quittes je te tue
9 Avec le love qui donne ça feat. Dernier Pro
10 Respire
11 De quoi passer l’hiver au chaud feat. DNY
12 Libère le funk qui est en toi feat. K-Reen
13 Interlude
14 Ballade au clair de lune
15 Attends
16 Je suis
17 Ma poésie s’écrit avec du sang
18 Lyriciste vendetta feat. Kohndo, Mike Enz, Madjir, Séisme, Coup ?k, Clouzo, 20 Syl, Ricar Mayan DJ Kozi
Interview réalisé en 2008 par Dany pour www.streetblogger.fr
(Peace et merci à Anna et Daz pour leur disponibilité, Anna on est là…)
Retrouvez Daz-Ini en live cette semaine avec Pledge
A noter que Daz est présent sur le premier album de Pledge “Un pas de coté”
Infos : https://www.hiphop4ever.fr/pledge-live/