Freddish : L’art Urbain en 3D - HipHop4ever

Freddish : L’art Urbain en 3D

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Dany : Freddish, bonsoir, comment vas tu depuis la dernière fois ?

F : bien, je te remercie, content de te retrouver!

D : Freddish, peux tu te présenter, sachant donc que nous nous étions rencontré la fois précédente plutôt pour découvrir ton univers alors plus concentré sur le graffitti et la peinture : maintenant, dans ce nouveau cadre : parles nous de tes sculptures, de ton appréciation de l’art dans l’espace ?

Freddish : en effet, je propose d’axer le tout plus sur la troisième dimension. En tant qu’artiste sculpteur, j’évolue dans l’art urbain (le street art). Je contribue à l’existence de la troisième dimension dans l’univers du street art. C’est à dire plus généralement exprimé en deux dimensions : comme tu peux le retrouver dans le graffiti avec tous les graffeurs, les pochoirs avec Mystik, l’affichage ou les bas reliefs avec Space Invaders ou U-Roots : ou encore dans des performances : où ils ne prennent pas l’espace en trois dimensions.

Moi cela me permets de m’éclater et d’avoir une grande porte ouverte à ce niveau là et aussi de pouvoir participer à cette culture au travers de la musique, des spectacles avec la danse, avec les MCs et les rappeurs lors de concerts et autres manifestations (battle…)

F : Je me dois de faire autre chose que de simplement “PIMP(er)” des voitures dans la troisième dimension de notre culture : en présentant un peu l’effigie de notre temps, la fiction qui dépasse la réalité, avec des bases de déchets industriels : tu rends les déchets à la matière, la machine aux droides, et tu leur créé un monde en leur redonnant une vie.

D : Freddish tu es allé un peu vite : en fait tu nous parle des tes sculptures et ensuite de tes robots, peux tu nous préciser pourquoi tu parles de robots en fait ?

F : Voila dans cet univers moi ma démarche est de travailler avec des matériaux de récupération et des déchets industriels. Au début j’ai beaucoup travaillé sur des déchets de voitures, en fait j’ai recréé des robots pour donner une identité de vie et de caractère à mes pièces : la figuration que je leur ai donné sont des droides. Redonner une vie à la machine cassée et leur donner une effigie, une nouvelle mémoire : comprenant le recyclage.

D : Pour continuer il serait intéressant que nous fassions une chronologie de ton parcours , de tes créations et cela peut être par période. Tu as commencé ça il y a un certains temps, j’aimerai que tu nous raconte ca. Ce qui nous permettra aussi d’illustrer les propos au fur et à mesure avec des photos de tes œuvres que nous choisirons ensemble (les photos sont visibles en grand format en cliquant sur les images).

F : La sculpture a commencé en 1989 : avant on ne faisait que des graffittis et des pochoirs. C’est le début de la sculpture : les premières expositions datent de 1994 . Les premiers temps de 1989 à 1996 je faisais des sculptures figuratives d’animaux, dans l’ensemble de grande taille, mais aussi de plus modeste, c’était en ferraille et en acier et le concept était de redonner vie à la matière.

Et les œuvres étaient peintes pour l’effet homogène des pièces : si par exemple je faisais un oiseau je le peignais entièrement en rouge ce qui permettait que l’on n’ait pas une pièce verte ou une pièce bleu et qu’on oublie les parties de métal : c’était le début du travail. Je faisais des expositions dans des parcs de châteaux à la campagne et en région parisienne.

1996 voit la naissance des premiers robots dits « droides ». Le premier s’appelait « Manoid ».

Voici d’ailleurs Manoid (pris dans l’atelier, il était un peu timide):

Les robots étaient de grande taille : j’ai travaillé sur des modèles allant de 1m20 à 2 mètres environ. Parallèlement à cela, en 1997 jusqu’en 2001 : je me suis mis à créer de petites scènes : ou de taille moyenne. C’était des scènes quotidiennes de notre culture urbaine telles que le métro parisien, ou une scène de théâtre, j’avais fait un skate parc, mais aussi une bavure policière : c’était l’époque de l’affaire Malekou Sekim, des danseurs hip hop, un marché aux puces, un clochard dans une rue, des scènes de musiciens, etc… grâce aux scènes j’ai eu l’occasion d’exposer et de faire partie de décors lors de festivals de cultures urbaines (les concerts, les battle …) c’était la naissance de la culture Hip Hop de l’époque.


Ensuite, de 2002 à 2004 la peinture n’a pas laissé place à la sculpture, mais de 2004 à 2006 j’étais enfermé dans un atelier de 500m2 éloigné de tout et cela a été la super production :

J’ai produit 18 sculptures de la série droides, allant de 1m20 à 3m80, allant de 50 kilos à 375 kilos, des pièces en aciers peintes de couleur métallisée, adaptée à chacune. Cette série m’a permis une exposition assez spectaculaire sur l’art urbain pour le salon d’automne, c’était les premiers pas de la culture urbaine dans les musées en France en tout cas.

Ensuite on a remonté un collectif qui s’appelait Galerie La Rue, ayant vu le jour en 1992, mais à l’époque on collait des affiches, réalisées à partir de nos dessins visants à dénoncer des dangers, des inégalités, des problèmes écologiques, par le biais du langage artistique : c’était notre démarche de l’époque. Et là on est reparti en croisade cette fois armée de sculptures : on prend des ronds points de force avec des véhicules fantasmagoriques, des panneaux signalétiques sur les bords de routes ou encore lors de festival de hip hop ou de danses et de musiques.

Le dernier forfait 2007 a été de déposer une sculpture “véhicule” de science fiction devant le salon des expositions à la porte de Versailles dans le cadre du mondial de la moto en 2007.


D : Freddish, concernant l’année 2008 : peux tu nous parler des choses en cours et de tes projets à venir ?

F : En 2008, je me suis plus concentré à ma carrière personnelle, et j’ai aussi fait la rencontre des ateliers VF qui sont des récupérateurs de métaux industriels qui travaillent dans toute l’Europe et qui parrainent ma matière première. Je me suis donc lancé dans la production de nouvelles sculptures grâce à ces nouveaux matériaux tels que l’Inox, d’autres viendront comme le titane … à voir pour le futur. J’ai fais une exposition avec la Mairie de Montpellier, ce qui m’a permis de faire la première collaboration avec leurs ateliers, et qui met à ma disposition un atelier ainsi qu’un hangar pour produire et stocker.

Là j’ai réalisé des robots, comme je le faisais déjà, mais dans une autre matière, qui ne nécessite pas de patine, car c’est de l’inox donc inaltérable et cela ne rouille pas : je n’ai même pas eu besoin de les peindre : ce matériel là est très intéressant pour moi. J’ai de plus pu créer un de mes vieux fantasmes : celui de réaliser le vaisseau (FX36) adapté à mes robots . Celui ci tout en inox, formant un énorme véhicule en chrome : il mesure 6,5 mètres de long sur 2,5 mètres de large 2,5 mètres de haut pour un poids de 1,4 tonnes.

Concernant le projet c’est de monter un pôle dans le sud de la France en collaboration avec un ami artiste, professeur aux beaux arts d’Aix en Provence et les fameux ateliers VF et on récupérerait une usine désaffectée ou un terrain de 2000 m2 afin de pouvoir créer le monde qui entoure tous mes robots.

D : Peux tu nous en dire un peu plus : sur l’idée de regrouper tes créations, et de leur donner un univers, un environnement ? Tout cela dans quel but finalement ?

F : Dans le but, et la quête : j’ai mon but et ma quête. Et sinon j’ai pas non plus envie de trop parler de la construction autour des robots : il y a déja énormément de choses et de matières dans mon travail actuel à aller fouiner et cette partie là sera justement ce avec quoi je pourrai vous étonner dans le futur : donc je ne veux pas trop en dire : regardez déja ces pièces là et imaginez ce qui peut aller avec, dans le fantasme …(rires).

Retrouvez Freddish sur son myspace : www.myspace.com/freddish et sur www.dailymotion.com/freddish2k

Pour tout contact ou demande d’informations : freddish35@hotmail.fr

Retrouvez aussi Freddish lors de notre premier entretien sur : http://www.streetblogger.fr/2008/street-bangin/freddish-artiste-multiple-graffeur-peintre-et-sculpteur-nous-ouvre-ses-portes.html

Interview réalisé le 18/10/2008 par Dany pour HH4Ever

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